Cet article reprend notamment deux publications de l’Usine Digitale : versions complètes ici et là
2 annonces importantes sont sorties ces dernières semaines : D’une part, Thales et Google lancent un service commun baptisé S3NS, et d’autre part, Orange, Microsoft et Cap Gemini développent une offre similaire appelée « Bleu ». Les deux offres concernent des services Cloud de confiance, ou cloud souverain, et commercialisées en 2024.
Ces offres posent plusieurs questions :
Notons qu’aujourd’hui les fournisseurs américains – Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure et Google Cloud Platform – sont largement devant les acteurs européens et français sur le marché français du cloud. Ils captent 69% du marché européen à eux seuls, d’après une étude de 2021 (Lien vers l’étude).
Les annonces des pouvoirs publics sont assez contradictoires sur le sujet. La stratégie gouvernementale « Cloud au centre » a été présentée par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, en mai 2021. L’objectif de cette doctrine est de faire du cloud « le mode d’hébergement et de production par défaut des services numériques de l’Etat ». Par conséquent, les services des administrations doivent désormais être hébergés sur « l’un des deux cloud interministériels internes de l’Etat ou sur les offres de cloud proposées par les industriels satisfaisant à des critères stricts de sécurité », c’est-à-dire le référentiel « SecNumCloud » de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Mais les choix gouvernementaux concernant la plateforme HDH (Le Health Data Hub, une infrastructure dédiée à la centralisation des données de santé des Français) contredisent cette doctrine. En effet, l’hébergement de cette plateforme a été confié à Microsoft, et son SOC (Sécurity Operation Center) reste encore à construire.
Bref : Pour la France et pour l’Europe, l’indépendance numérique est encore loin.
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Article écrit par Laurent CLIGNY