Sources : L’usine Digitale (article complet) et Le Monde Informatique (article complet)
Encore utilisé par près de 20 millions de Français pour se connecter à internet en ADSL et téléphoner avec un fixe, le réseau cuivre d’Orange disparaîtra pour de bon en 2030.
D’ici fin 2025, une première phase consistera à fermer le réseau commercialement : en janvier 2026, plus personne ne pourra souscrire un abonnement utilisant le réseau cuivre. Il faudra passer par la fibre ou une solution alternative (4G fixe, satellite…).
Les premières zones concernées par la fermeture du réseau cuivre seront des zones présentant un taux de déploiement de la fibre optique élevé (au moins 85%) et dont les clients basculent rapidement vers la fibre. Le premier « lot » de 181 communes à « éteindre » sera notifié en septembre prochain, pour une fermeture commerciale en novembre 2023 et une fermeture technique en novembre 2024.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, le cas des zones très denses est problématique car il n’y a dans ces territoires aucune obligation de couverture pour les opérateurs, ni aucun opérateur d’infrastructure FTTH de référence. Par exemple, à Paris, l’Avicca note que 65 000 locaux sont aujourd’hui non raccordables.
Mais pour la concurrence, sur ce plan présenté auprès de l’Arcep et soumis à consultation publique, le compte n’y est pas. Aussi bien dans sa dimension technique, que sur l’aspect gouvernance.
Ce plan reste nébuleux et pas assez précis. Ainsi pour SFR, « pendant la période de transition 2020-2025, subsistent, en particulier, bien trop d’incertitudes pour justifier une possible réduction des délais de préavis et de fermetures (zones de fermeture commerciale et fermeture technique) ». Le parallélisme avec le plan Très haut débit est aussi critiqué par Bouygues Telecom : « Cette fermeture commerciale nationale, conditionnée dans le plan d’Orange à la finalisation totale, et dans les délais, du plan France Très Haut Débit met en risque la totalité du plan de fermeture ». L’opérateur s’attend à ce que les délais du plan ne soient pas respectés et hypothèquent donc l’agenda de l’arrêt du réseau cuivre. Un point agace aussi Bouygues Telecom, la possibilité pour Orange de déroger à la règle du 100% fibré avant d’éteindre le cuivre. « Cette remise en cause est particulièrement préoccupante car elle renforce le risque de « déclassement numérique », souligne-t-il. Iliad, de son côté, en profite pour réclamer la création d’un service universel haut débit avec un minimum de 10 Mbits par ménage.
Les opérateurs alternatifs sont unanimes sur ce sujet, Orange ne doit pas faire cavalier seul. « En pratique, cette gouvernance supposée partagée n’en est pas une : Orange décide, puis éventuellement concerte, et in fine Orange reste seule décisionnaire », peut-on lire dans la réponse d’Iliad. Pour cela, Bouygues Telecom plaide pour « mettre en place un véritable pilotage industriel de ce projet national ». Même son de cloche chez SFR, qui réclame « une transparence totale et un nécessaire accompagnement d’Orange sur les modalités de fermeture ».
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Article écrit par Laurent CLIGNY