Si les personnes sont assidues, la télésurveillance médicale présente de nombreux bénéfices. C’est ce que montre une nouvelle étude menée sur des patients atteints d’insuffisance cardiaque. Les taux d’hospitalisation et de décès ont baissé grâce au recours à un programme de télésuivi. Les chercheurs appellent donc à pérenniser ce type d’expérimentation.
Source : L’Usine Digitale. Article complet ici. Crédit photo : © Cnil/Facebook
Une nouvelle étude démontre les bénéficies de la télésurveillance médicale pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque (IC). Publiée dans la revue ESC Heart Failure et repérée par le Quotidien du Médecin, (source : ici) conclut que cette forme de suivi permet de réduire significativement le taux d’hospitalisation et de décès.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont reposés sur les données des patients participant volontairement au programme SCAD-ID. Déployé en Normandie en 2009, il fonctionne via une tablette fournie au patient qui chaque matin répond à des questions sur différentes thématiques. Un système d’apprentissage automatique interprète les réponses et propose éventuellement des questions complémentaires ainsi que des conseils. Il génère si nécessaire des alertes vers l’équipe de suivi. Pour un patient stable, cinq minutes suffisent. C’est un peu plus long lorsqu’il présente des signes d’alerte. Un médecin lit quotidiennement les données ainsi collectées.
Les chercheurs ont suivi une cohorte de 659 patients entre 2009 et décembre 2016 avec un temps de suivi médian de 32,9 mois, soit 2 ans et 7 mois environ. Leurs taux d’hospitalisation et de mortalité ont été comparés en fonction de l’utilisation du programme (faible, intermédiaire et élevé).
Globalement, les taux d’hospitalisation pour maladies cardiovasculaires sont passés de 79,4% l’année précédant l’inscription à 41,1% l’année suivante et de 52,2% à 18,8% pour les hospitalisations pour insuffisance cardiaque. Le taux de mortalité à 12 mois était quant à lui de 11,2%, soit plus faible qu’avant le recours au dispositif.
Aussi, le programme s’est avéré efficace pour les patients présentant des signes inquiétants. La majorité des alertes ont été générées dans les 24 heures, un délai qui n’aurait pas été respecté si la personne avait dû consulter un médecin. Environ la moitié des alertes rouges ou oranges ont conduit à une consultation médicale ou à une hospitalisation.
L’étude conclut également que les bénéfices en termes d’hospitalisation et de mortalité associés à un niveau élevé d’utilisation du programme persistaient au-delà de la période de suivi éducatif de trois mois. Le taux de réadmission pour IC à 1 an chez les usagers moyens et forts (12,9% et 13,5%) est inférieur aux 20% rapportés dans une étude observationnelle de tous les patients hospitalisés pour IC en France sur la même période.
La mortalité était également plus faible dans cette population par rapport aux données françaises disponibles sur les patients atteints d’IC en 2009 (19,3% vs 40,3% à 2 ans). Ces résultats suggèrent qu’une « éducation thérapeutique intensive pendant la période de télésurveillance SCAD (…) fournit une modification soutenue du comportement du patient et donc des avantages cliniques persistants ».
Les chercheurs notent que ce type de programme pourrait être « relativement facilement transposé à la prise en charge d’autres affections chroniques invalidantes affectant les personnes âgées à mobilité réduite ». Cependant, malgré ses nombreux avantages, il reste difficile à généraliser, regrettent les auteurs de l’étude. En cause : le manque de personnel et de matériels informatiques. Pourtant, d’un point de vue économique, le recours à la télésurveillance est intéressant car il permet une meilleure prise en charge des patients hors hôpital et donc une réduction des coûts.
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Article écrit par Laurent CLIGNY